Jacques LOURY

Né le 12 octobre 1935, je suis entré au centre des Mesnuls peu de temps après son ouverture,

en 1950 et en suis sorti en 1956. J'y ai appris la cordonnerie avec comme professeur, M. NUGUE.
Mon handicap : polio de la jambe gauche qui a nécessité par la suite un blocage de la hanche.
L'intervention a été effectuée par le docteur Raynault à l'hôpital Foch de Suresnes.

Je me souviens parfaitement du sous directeur, M. MURIEL ainsi que d'anciens élèves,
Pierre FAVY, Jean Pierre WENDLING, FARINE, Etienne BRUNO de Larmor Plage...

 

Voici quelques souvenirs encore gravés dans ma mémoire.

Je me rappelle d'une anecdote tragique avec Farine. Un soir je soupais en face de lui . Il avait très
mal et ne voulait pas aller chez le médecin, car il devait partir dans sa famille le lendemain.
Le pauvre, il est décédé dans la nuit ! Ce triste souvenir ne peut s'effacer...

 

Un jour un groupe de pensionnaires construisit un radeau pour évoluer sur l'étang. L'un d'entre nous

avait une jambe plâtrée. Une fois le radeau mis à l'eau, patatras, l'embarcation de fortune se

retourne ! Et voilà que nous tombons tous à l'eau ! Le plâtre du pensionnaire est parti au fond

de l'étang !

 

En automne, quand nous n'avions pas assez mangé, nous allions en forêt ramasser des châtaignes

que nous faisions cuire dans nos chambres au premier étage. A l'époque nous étions chauffés

avec des poêles à charbon. Eh oui ! Dans chaque chambre il y avait un sac à charbon et quand il

était vide, nous allions en chercher en cachette.

 

A cette époque, des rats, c'est véridique, se promenaient ici et là, notamment dans nos chambres.

Alors nous faisions la chasse aux rats et à chaque prise, M. Muriel nous donnait une petite pièce.

Situation impensable de nos jours et pourtant ces faits se sont bien passés.

 

Un soir, lors d'une bataille de polochons, ceux-ci se sont vidés de leurs plumes. Il y en avait

partout. Nous nous sommes couchés à 5 heures de matin, le temps de ramasser toutes ces

plumes et de remettre un peu d'ordre dans nos chambres.

 

2194 - En compagnie de son épouse à Piriac en septembre 2013

 

Un jour un copain avait mis dans mon lit une bouteille d'eau avec une ficelle qui dépassait.

Tirant sur la ficelle, j'ai vidé la bouteille dans mon lit !

 

Une autre fois, nous étions en forêt. J'ai mis le feu à la cabane des bucherons. Le soir même

le garde se présenta au château.  Il reconnu les coupables. La punition fut très sévère.

 

Gérard DIMEO qui était amputé des 2 bras allait se baigner avec un pensionnaire qui était

lui aussi amputé, mais des 2 jambes. Alors pour se baigner, il  montait sur le dos de

Gérard et ils plongeaient ensemble.

 

Sur le plan professionnel, j'ai travaille et fait toute ma carrière dans l'usine Philips à Rambouillet.
20 ans de travail à la chaîne, puis 20 dans le département "finition".

 

Sur le plan familial, je me suis marié. Nous avons eu une fille et un garçon. Ils nous ont donné

chacun 2 enfants. Eux-mêmes ont maintenant 2 enfants.

 

Aujourd'hui, j'ai 76 ans. Si la santé me le permet, je participerai bien volontiers à une réunion

de retrouvailles

janvier 2012