Christian HOMBERT

Entré en 1959 au Centre, j’en suis ressorti  volontairement en 1964. Après la période des « grandes vacances »
passées chez mes parents, je ne me souviens plus pourquoi d’ailleurs, j’avais pris la décision de ne plus y retourné.
Besoin de retrouver ma famille ? Mal du pays ? Crise d’adolescence ? Pourtant il me restait une année d’étude avant
de passer le diplôme de comptabilité. J’ai donc retrouvé ma région natale, le Nord de la France.
A cette époque, il était facile de trouver du travail. J’avais la possibilité d’entrer dans une banque ou dans l’usine
sidérurgique proche du domicile.
Comme cette activité « nourrissait » pratiquement la région du Denaisis et que l’entreprise avait une très grande notoriété,
j’ai opté pour celle-ci. Usinor, devenue Arcelor Mittal, aura été mon unique employeur. Malgré les fusions, les concentrations,  
les réorganisations structurelles, j’y suis resté 40 ! Il est rare de nos jours de faire une si longue carrière dans la même société.
Maintenant en retraite, j’éprouve le besoin de retrouver l’environnement de mon adolescence, passée pour une grande partie,
au château des  Mesnuls.
Comme certains d’entre nous sans doute, nous éprouvons le besoin de plonger dans cette merveilleuse période d’insouciance :
l’âge d’or. Qui ne se souvient pas de la période «  yéyé »,  symbolisée par les émissions  « Salut les Copains », et
« Age tendre et Têtes de Bois » ?
Nous avons encore en tête les airs de nos  chanteurs favoris de l’époque : Elvis Presley,  Les Beatles, les Stones, Johnny,
puis Claude François... 
Cette belle région des Yvelines attiraient des personnalités publiques et plus particulièrement celles du show bizz.
Certains d’entre nous ont vu la maison de Brigitte Bardot à Bazoches, celle de Charles Aznavour à Galuis, de Georges Marchall
aux Mesnuls, de Jacques Charrier….
Nous étions aussi fascinés par la ville, notamment Montfort l’Amaury où nous nous y rendions à pieds le week-end.
Nous admirions les belles voitures américaines garées le dimanche sur la place du village. Les propriétaires se
rendaient probablement au luxueux restaurant « la Toque Blanche ».
Il est loin ce temps. Plus de 40 ont passé !
J’espère qu’au travers ce site internet, nous pourrons, à défaut de se rencontrer, échanger nos souvenirs, nos joies,
et pourquoi nos centres d’intérêt d’aujourd’hui…
Ces « retrouvailles » se heurtent néanmoins à une difficulté : un grand nombre d’entre nous, n’a pas résidé
au château à la même période.
Ah j’oubliais de vous dire : je suis marié et père de 3 enfants.
Passionné par les nouvelles technologies de communication, j’initie et je forme bénévolement (au travers d’une association)
les personnes désirant découvrir Internet et les outils bureautiques.
J’espère que ce site communautaire rassemblera demain les dizaines de personnes qui ont séjourné à un moment de leur vie,
au Centre de Rééducation et de formation professionnelle du château des Mesnuls.

 

Voici mon adresse mail : christian.hombert@gmail.com

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Extrait de mes réflexions personnelles

Ah ! Ces belles années…

Dans les années 60, j'ai passé une partie de mon adolescence en pension. Plus précisément dans un centre d'apprentissage et de rééducation fonctionnelle,
situé au château des Mesnuls dans les Yvelines.
En effet, compte tenu de mon handicap physique, ma mère (mon père étant décédé), avait choisis, à tort ou à raison, de me placer dans cette institution.
J'avais treize ans à l’époque. Eh bien, je n'ai jamais regretté ces années passées dans ce pensionnat. Elles ont été les plus belles de ma vie, malgré
l’éloignement familial. Treize ans ! L’âge de l’adolescence où l’on découvre la vie, la transformation de son corps, les amourettes, les plaisirs, les sorties,
la mode, la valeur de l’argent, mais aussi la musique, les mobylettes…
Une révolution venait de voir le jour : la télévision en noir et blanc. Elle entrait progressivement dans les foyers. Nous étions des privilégiés, car nous avions
à notre disposition un téléviseur.
La jeunesse s'émancipait. Les flirts étaient romantiques. Les rapatriés d’Algérie affluaient, la drogue et le racisme n'existaient pas...
Il y avait du travail pour tout le monde.
Au château, même si l’uniforme n’était pas de mise, nous recevions une éducation exemplaire. Nous saluions nos professeurs. La morale nous était enseignée.
Toutes ces valeurs sont aujourd’hui oubliées, voire
  bafouées. Le respect des autres disparait…
La musique venue d'outre-Atlantique nous envahissait et prenait une part importante dans notre univers. Nous l’écoutions sur des électrophones Teppaz
ou des «  transistors ».
La voix Elvis Presley nous chatouillait agréablement les oreilles. Bon nombre d’entre nous écoutait l’émission « Salut les Copains » sur Europe 1,
chaque jour à 17 heures.
Nous avons assisté à l’émergence de chanteurs français comme Johnny
  Hallyday, les Chaussettes Noires, les Chats Sauvages, Claude François,
Richard Anthony, Adamo...
Beaucoup d’entre nous était accro aux groupes de rock devenus légendaires : les Beatles, les Rolling Stones…
Des chanteuses venaient bousculer les anciennes devenues ringardes. Sheila, Sylvie Vartan, Françoise Hardy arrivaient....
La période « yéyé » quoi !
Les danses à la mode étaient le twist, le madison, le slow et bien entendu le rock and roll…
Nous mettions des vêtements dits « du dimanche », mais nous étions attentifs à l'évolution de la mode en lisant les magazines.
Pour les filles, la
  mini-jupe, avec des bottes blanches de chez Courrèges, ou d'amples robes démarrant de la taille… Pour les garçons, le jeans, les
chemises noires à pois blancs, et le fameux blouson de cuir noir dont le port avait une connotation négative par comparaison aux bandes de mauvais
garçons appelés « blousons noirs »
qui en portaient et qui semaient le trouble dans les cités… Mais avec une montre Kelton au poignet, le blouson de cuir noir en imposait !
Nos moyens de transports se limitaient au vélo ou à la mobylette bleue, la voiture n’étant pas comme aujourd’hui démocratisée…
Les modèles étaient la 4cv Renault, la Dauphine, la 403, la Panhard…
Le général de Gaulle était au pouvoir. Puis la révolution sociale et culturelle de mai 68 est arrivée. La contestation ouvrière et estudiantine était en marche.
Toutes les valeurs de l'époque étaient remises en question. L’éducation passait au second plan. Faire l’amour, mais pas la guerre, il était interdit d'interdire
comme le prônait Cohn Bendit… Bref, l'avènement d'un monde où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…
Du rêve, totalement opposé à la dure réalité de la vie….

Que reste-t-il de ces utopies, de ces les agitateurs, qui sont devenus comme la plupart des anarchises, des bourgeois...
Je n’ai aucune nostalgie pour ces belles années, car les suivantes m'ont apporté également beaucoup de joie et de bonheur.
Les années passent et chaque époque de la vie a son charme. Celles des années 60 sont bien loin... et surannées….Juste un flash back.

C. HOMBERT
juin 2012