Elie BOY

Bonjour à tous.

D'avoir des nouvelles du centre de réadaptation physique des Mesnuls, a été une surprise, 
mais dans mon inconscient, j'avais une envie démesurée de savoir ce que sont devenus tous ces 

gens qui ont été encadrants, pensionnaires et autres et quel destin les avaient conduits dans leur vie.

Chacun a suivi le chemin qui a été sa destinée.

En ce qui me concerne, je me présente.

Elie BOY. Je suis entré comme pensionnaire au "Château" en janvier 1952 pour un apprentissage de 

cordonnier/bottier avec monsieur Nugues.

L'éloignement de ma Provence natale a été très dur, j'avais alors 14 ans !

J'ai été intégré au sein de l'atelier de formation en cours d'année scolaire et le jeune garçon que j'étais 

s'est intégré rapidement dans cet atelier et à l'ambiance du grand groupe du "Château", encadrants, 

élèves et pensionnaires.

Je sais aujourd'hui que Jean MURIEL, Paul LEPLATTENIER, Gaston NUGUES ont été plus des amis

que des surveillants.

Ma vie de quatre ans vécue dans cette ambiance a fait du jeune Provencal que j'étais un garçon plus libre, 

plus compréhensif que ce qui m'était destiné.

J'ai quitté le château en 1956 pour une formation complémentaire à Romans (Drôme), milieu de la 

chaussure semi industrielle.

Je n'ai pas fait carrière dans la chaussure, mais j'ai travaillé à Vienne (Isère) 7 mois, puis j'ai rejoins ma 

Provence natale pour travailler en usine à la fabrication de chauffe-eau électriques "Salva Eclairs".

La vie était dure et merveilleuse à la fois.

Le travail, la grande ville, la mer, les bateaux... tout pour être heureux.

Puis en 1959, je reçois une lettre signée par Jean Muriel, m'invitant, si je le désire, à être moniteur 

au Château.

Les souvenirs de l'ancien élève, la beauté de la forêt de Rambouillet et l'enthousiasme de me

plonger dans les relations humaines, m'ont fait prendre la décision de dire "oui" et de partir vers l'inconnu.

Août 1959, je me présente au "Château" mal rasé, à moitié endormi par une nuit de voyage et

je fais mon possible pour m'adapter à une équipe éducative soudée, bien intégrée.

L'accueil a été rassurant et amical.

En 1961 je me suis marié non loin des Mesnuls à la cathédrale de Chartres d'où mon épouse était originaire.

Berthe et Gaston NUGUES étaient présents ce jour-là.

Faire une liste exhaustive des personnes, équipes, pensionnaires m'est impossible, car beaucoup 

d'événements sont survenu après mon mariage ave une enseignante.

Le château ne possédant pas de logement pour couple, Jean COUSSET (directeur), me propose alors

d'aller travailler dans l'équipe éducative à Berck au sein de la fondation Franco-américaine de cette ville. 

J'y suis resté à travailler au sein des jeunes handicapés physiques pendant cinq ans.

Puis les aléas de la vie m'ont conduit à aller travailler en tant qu'éducateur à Basse Goulaine, centre APF.

J'avoue que l'adaptation au projet pédagogique ne m'a pas trop emballé.

Une rencontre fortuite m'a mis en contact avec avec Félix DUPUIS, directeur d'un centre de réadaptation 

pour anciens détenus délinquants.

Le changement d'approche a été radical et enrichissant et j'ai mis toutes mes expériences relationnelles 

au service de ces oubliés sociaux, souvent violents, mais ô combien demandeur de reconnaissance 

et d'affection !

J'ai alors travaillé 5 ans à Carquefou, au Nord de Nantes et j'ai alors été nommé éducateur chef en 1970.

En 1972, une demande forte d'une association privée de Laval en Mayenne, a fait appel à moi pour ouvrir un

centre d'accueil pour jeunes délinquants sortants de prison, dont l'âge se situait entre 18 et 30 ans.

Ce que je fis peut-être un peu inconsciemment vu les problèmes qui m'attendaient. 

Mais la création d'un projet pédagogique a vite fini de prendre le pas sur mes craintes 

et j'ai vécu 24 ans de ma vie professionnelle pleine d'enthousiasme.

Pendant ce temps j'ai mis en place un accueil pour toxicomanes, filles ou garçons, dans une ferme 

Mayennaise que nous avions acquise.

J'ai créé, avec toute une équipe d'éducateurs des appartements d'accueil pour couples en difficulté.

J'ai aujourd'hui 73 ans et je ne regrette rien.

Ce site va donc remuer les bons souvenirs de mon passage au centre.

Elie BOY - janvier 2011

Elie et son épouse en mai 2011